mardi 24 juillet 2012

Essayer de comprendre..

Chez tout individu existe un potentiel de violence et d’agressivité.


 Pour comprendre mon explication, nous considérerons qu'il y a, tout au fond de nous, un contenu intérieur pulsionnel bouillonnant représenté par les émotions et les pulsions et un contenant retenant ses pulsions.


L’absence de maîtrise de la violence résulte d’une grave faille de construction et d’une carence majeure chez chacun des acteurs; faille et carence que l’on retrouvera dans la structure fragile des parois du contenant.


Cette violence « brute », immature, non canalisée, s’exprimera au moindre interdit, à la moindre contrariété, au moindre débordement émotionnel autour d'une rencontre sportive ou d'un conflit idéologique.


Les principaux facteurs dans la solide et harmonieuse structuration des parois de ce contenant sont :

L’amour et la sécurité dans la toute petite enfance.

L’environnement familial et les modèles parentaux.

La qualité de l’environnement social et culturel avec l’apprentissage de ses interdits, de ses « lois », de ses coutumes et de son histoire.


Au fil d’une maturation harmonieuse les émotions brutes sont régulées, maintenues dans le contenant et transformées en énergie « vitale », en désir d’apprendre, en ambition, en créativité, en capacité à se dépasser, bref en désir d’avancer et de vivre.


Comprendre la violence, ce qui ne veut pas dire l’excuser, demande à ce que l’on s’intéresse au pourquoi de l’absence ou de la fragilité du contenant destiné à la contenir.


Feuilletons les pages de ces violences terriblement sanglantes :

La violence liée au stress excessif, équivaut à l’ultime moyen dont dispose l’individu pour assurer sa survie ; sa vie lui paraissant mise en jeu, l'individu deviendra agresseur pour lutter contre « l'agression réelle ou supposée » qu’il pensera vivre quotidiennement.


La possession d’une arme blanche ou d’une arme à feu rendra le comportement de défense du « stressé » instinctif, « automatique » comme son arme, irréfléchi et dramatiquement lourd de conséquences. L’arme à feu intégrée par la culture nationale, par les habitudes du clan comme un attribut indispensable à tout espoir de sécurité portera en elle seule cet espoir atavique de vie, entravant le chemin vers une maturation plus élaborée génératrice de défenses plus conformes à une civilisation pacifique. Je fais ici référence à ces tueries « inexpliquées » dont la dernière en date, à Denver, a endeuillé les États-Unis d'Amérique.


La violence plaisir est le fruit d'un trouble grave de la personnalité qui rentre dans le cadre de la psychopathie.


Le psychopathe construit un contenant régi par ses propres lois qui ne seront pas les lois de tous. Il deviendra donc asocial, meurtrier, criminel avec une totale incapacité de remise en question.


La violence du groupe écarte la notion d’individualité pour mettre en avant la notion de meute qui deviendra alors un être composite agissant comme un être unique immature ou psychopathe susceptible d’avoir les mêmes pathologies qu’un individu. Cela se retrouve dans la violence des gangs, la violence intercommunautaire et la violence idéologique.


La violence, pulsion suicidaire, tourne l’arme vers les autres pour ne pas la retourner contre soi. Ainsi, l'on verra des enfants massacrés par l'un de leurs parents en rupture familiale, l'on verra de véritables sacrifices humains devant le drame de la séparation, l'on verra ce qui aujourd'hui trouble chacune des familles canadiennes, à Warwick.


Cette violence, qui tue des enfants pour des raisons qui ne les concernaient pas, recherche des explications après coup, alors qu'un travail de prévention serait bien préférable.


La violence psychotique, expression d'une maladie mentale grave, doit être prise en compte dans des tueries inexpliquées. Les hallucinations, des idées délirantes, les angoisses psychotiques non soignées par un traitement spécialisé adapté, expose la société à des épisodes de meurtres aussi sauvages qu’inexpliqués.


Et puis, la plus fréquente, la violence, modèle social valorisant est conditionnée par une construction fragile.


Elle prend en compte des « modèles » puisés dans la réalité ou l’imaginaire. Ainsi, nous voyons des « justiciers », des anonymes souhaitant la première page des journaux ou encore des « enfants impulsifs » dans des corps d'adultes puissamment armés, face à des foules innocentes.



Dr Henri Pull

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